La richesse se caractérise par son ambivalence :
- elle peut être matérielle, étalée ou non ;
- elle peut être un caractère de l'individu, ou du groupe, qui attire ou repousse les autres ;
Pour un humain : ensemble de signes à destination des autres humains destiné à créer une liberté, à imposer une hiérarchie, à modeler un environnement ; elle peut être acquise, extorquée ou reçue, qu'elle soit matérielle ou intellectuelle ;
Pour une société : ensemble de critères définissant un mode de vie, un « bien-être », développé, extorqué, hérité ;
La richesse peut se perpétuer de plusieurs manières :
. par l'envie que les autres humains ont de disposer du même mode de vie ;
. par l'usage de la contrainte ;
. par les efforts des autres humains pour se créer le même mode de vie ;
La richesse peut se perdre :
. par la disparition des conditions de sa création (catastrophe naturelle, destruction par d'autres humains) ;
. par des choix volontaires de renoncer à cette situation ;
. par l'envie, la bêtise, la peur, .... ;
C'est finalement le critère de liberté qui définit le mieux la richesse, puisque le but reste de ne pas dépendre, soit des autres, soit de l'environnement, qu'il soit matériel ou intellectuel ;
Cette liberté reste toujours fragile, puisque soumise au temps que l'homme ne peut pas contrôler.
La conquête du pouvoir, qu'il soit politique, économique, social, intellectuel, reste la méthode pour sauvegarder cette indépendance. Elle peut s'avérer inutile ou dérisoire lorsqu'elle se heurte à la force aveugle : celle des éléments, ou celle des machiavéliques.
Ceux qui sont persuadés que la richesse permet d'échapper au temps dirigent pour accumuler toujours plus de signes de suprématie, leur aveuglement n'a d'égal que les efforts de ceux qui les jalousent et les accompagnent dans leur quête de s'imposer au temps qui passe.
Ceux qui gèrent pour tenter de mieux prévoir utilisent des méthodes et des concepts différents, leur richesse est destinée à permettre au groupe de durer, parce qu'ils estiment qu'un groupe nombreux et soudé a plus de chances de poursuivre la bataille du temps.
Les deux conceptions aboutissent à des accumulations de biens matériels et immatériels, selon des critères différents qui forment les agissements qui s'opposent dans l'économie :
. accumuler pour accumuler et s'élever au-dessus des hommes pour accéder au statut de l'immortalité, de l'éternité serait le credo des partisans de la richesse par la puissance (en espérant même renaître un jour) ;
. accumuler pour que les générations futures continuent le développement d'une culture humaine sur la terre, perpétuer le mystère de la vie suffit aux autres ;
Ces deux conceptions se retrouvent dans les retranscriptions des réalités économiques vécues, dans les délires obsessionnels du « toujours plus » dans les coffres, accompagnés des efforts pour s'approprier tout et n'importe quoi (biens, objets d'art, territoires, ….) que manifestent les tenants des pouvoirs absolus, tandis qu'à l'opposé, le but est de préparer un jardin d'Éden, un paradis sur terre que la Nature n'a jamais produit non plus.
Pour le moment, les équations n'arrivent pas à rendre compte de ce débat, les analystes sont incapables de trouver comment différencier dans une richesse aux origines et aux raisons d'être multiples les variables qui donnent des résultats quasi identiques avec des motivations totalement différentes.
Ma formulation s'en ressent d'ailleurs, puisqu'il est extrêmement difficile de quantifier la chemise de l'homme heureux, encore plus de savoir s'il l'a transmise, et comment compter les illusions et les efforts de ceux qui s'imaginent l'avoir à portée de main
