Si l'économie est l'observation des relations d'échange entre les humains, elle se contente d'observer selon les époques, selon les connaissances, selon les catégories sociales, selon les choix effectués.
L'économiste n'est qu'un observateur, qui n'intervient pas, qui se contente de donner le point de vue de Sirius.
Or, la grande majorité des économistes ne se contentent pas d'observer, ils se permettent de justifier au nom de leur expertise, c'est ce qu'ils prétendent, les choix de certains acteurs de l'économie. Il y a là bien sûr, une méthode qui est la même que celle des laboratoires qui fournissent leur propre expertise sur leurs activités.
Il est sûr que ce manque d'objectivité trompe la majorité des citoyens ordinaires. Qui plus est, comme les réalités des mécanismes mis en oeuvre ne sont pas du même type que les réalités perçues par les lecteurs et auditeurs, le déphasage est total, et l'incompréhension le schéma de base. Ce qui permet d'asséner que les situations résultent de "lois", qui ne sont que de mauvaises analyses psychologiques mal assumées. Il y a donc à prévoir de grands bouleversements dans la pensée économique future.
La politique économique est action, elle est le planning que ce sont donnés certains acteurs pour mettre en oeuvre leurs choix. Pour faire selon les critères du jour, il s'agit de la feuille de route prévue pour aboutir à un résultat convenu entre les acteurs.
Ainsi, lorsque l'objectif est de favoriser une classe sociale, les méthodes ne seront pas les mêmes que lorsqu'il s'agira de mettre en valeur une région, ou encore de développer une technique industriel. Les politiques économiques sont multiples, puisque chaque groupe de pression a la sienne.
L'intérêt des analyses économiques serait de permettre de faire le tri dans toutes ces politiques, y compris les plus inattendues, comme celles résultant des choix religieux.
Les hommes politiques, comme leur nom l'indique, font partie des prestataires qui fournissent des choix au niveau des États. Leurs moyens sont fournis par les impôts et leur possibilité de voter des lois modifiant les règles des relations économiques entre les citoyens, mais aussi avec les autres États.
Or, ce qui est reproché aux hommes politiques français, c'est de toujours défendre la chèvre et le choux, de projeter une action et d'actionner son contraire, et toujours dans la plus grande opacité.
Les hauts-fonctionnaires et les cadres supérieurs y contribuent fortement, qui prétendent diriger le carrosse de la France, sans avoir de comptes à rendre. Les dirigeants syndicaux veulent jouer dans la même cour, et ne font que répéter les mêmes gammes, en changeant seulement le vocabulaire.
Au résultat, nous ne disposons d'aucune information réellement contrôlée sur ce qui se passe en coulisse. La seule constatation est qu'il y a les mêmes coupures en strates au sein du public qu'au sein du privé, et que les véritables enjeux ne sont même pas accessibles. Il est à se demander si les acteurs sont vraiment conscients des conséquences de leurs choix, et si les commentateurs ne ressemblent pas qu'à des marionnettes.
Sommes-nous si irresponsables que nous ne puissions pas comprendre, ou ceux qui dirigent ne risquent-ils pas de se faire taper fortement sur les doigts si nous comprenons. Car il suffit d'une fuite de faible volume pour "emporter tout l'ouvrage".
